Les cartons de la tapisserie d’Aubusson
Du 4 juillet au 16 septembre 2023, Espace Japon a l’honneur d’exposer sur ses murs les cartons qui ont permis de réaliser les tapisseries GHIBLI à la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson !
Venez admirer ces deux très beaux cartons et plongez dans l’univers merveilleux de Miyazaki !
Du 4 juillet au 16 septembre 2023 à Espace Japon
Du mardi au vendredi, de 12h à 19h
Le samedi de 12h à 18h
A propos des cartons de tapisserie
Au XIX° siècle, les peintres-cartonniers fournissent des modèles sous forme d’huiles ou de gouaches, laissant au soin des ateliers l’adaptation de la maquette en carton aux dimensions de la tapisserie. Les lissiers sont ainsi amenés à développer un nuancier important de couleurs et à travailler un tissage très fin pour adapter la peinture à l’huile ou gouache en tapisserie. Avec l’apparition des artistes-cartonniers, le XX° siècle a transformé la façon d’envisager le carton. Ils adaptent eux-mêmes une maquette en carton, à l’échelle de la future tapisserie, inversé gauche/droite, pour correspondre au tissage sur l’envers et numérotent le carton pour donner les indications de couleurs. Cette réécriture de l’œuvre originale s’adapte aux spécificités de la technique de la tapisserie. Ce travail préparatoire de la tapisserie a longtemps été considéré comme un simple outil. Il était jeté lorsqu’il était abîmé, à force d’être accroché sous le métier et après en avoir refait une copie « propre ».
Aujourd’hui, en fonction du type de maquette et de la volonté de l’artiste, de la méthode de travail, de la taille et des effectifs des ateliers, le carton peut être réalisé par un cartonnier ou le lissier lui-même, au moyen d’impressions numériques ou de tirages photographiques, qui peuvent être retracés. Ainsi, le carton peut être plus ou moins éloigné de l’œuvre originale. D’un simple agrandissement à l’échelle de la tapisserie avec quelques indications, il peut prendre la forme d’une transcription fidèle de limage modèle et de ses couleurs, telles que les a conçues l’artiste.
Il peut également correspondre à une traduction complets de l’œuvre, dont les variations, dégradés, etc., sont transposés en codes graphiques indiquant des techniques de tissage particulières, et dont les couleurs peuvent être remplacées par des numéros. Chaque numéro correspond alors à une couleur de laine provenant de l’assortiment en chapelet obtenu grâce aux recherches de couleurs.
À Aubusson, l’Atelier-Musée des Cartons, créé par l’association AM’carta, présente une belle collection de cartons afin de conserver, exposer et transmettre le savoir. faire des cartonniers (cf. La tapisserie autour de la Cité).
A propos des scènes exposées
Le banquet du Sans visage (Chihiro presented to No Face), Projet de tapisserie de 3 x 7,50 m.
© 2001 Studio Ghibli-NI
Résumé de la scène
Un Sans visage aide Chihiro dans sa quête pour retrouver ses parents transformés en porcs mais il est devenu glouton et énorme. Il a dévasté le banquet en réclamant la venue de la fillette.
Celle-ci va lui faire avaler une boulette de plantes médicinales donnée par l’esprit de la rivière, ce qui fera vomir le Sans visage et régurgiter tous les êtres qu’il a dévorés.
Sans visage, sans humanité ? Le Sans visage est une chimère solitaire en quête d’identité, en quête de soi; elle est prise dans un jeu de concupiscence, de séduction, de possession, et fait face à son désir d’être sans y parvenir. Le décor orné de démons peints et chargé des mets entassés, parachève de suggérer l’aspect outrancier de cet être perdu. La résistance innocente et généreuse de Chihiro lui oppose une forme d’insatisfaction et lui assigne une place, qui construira la possibilité d’une amitié.
La peur de Hauru (Old Sophie at Howl’s bedside), Projet de tapisserie de 3 x 5,60 m.
© 2004 Studio Ghibli-NDDMT
Résumé de la scène
Le magicien Hauru, transformé en oiseau, est rentré épuisé d’un combat. De plus, en rangeant le château, Sophie a déplacé ses affaires et par sa faute ses cheveux blonds sont devenus noirs. Hauru sombre dans la déprime. Sophie est à son chevet. Hauru lui avoue sa peur et son manquement à ses responsabilités de sorcier dans la guerre engagée par le roi contre un autre pays. Il lui demande de se rendre auprès de la Sorcière royale Suliman en se faisant passer pour sa mère, dans le but d’annoncer son refus de combattre.
La relation au domestique, à l’espace du quotidien, est récurrente et dans la chambre du me couverte de grigris et peluches, trésors de l’enfance, l’héroïne fait face au jeune homme. figé par l’incapacité à dépasser ses peurs, ne quitte pas le temps de l’adolescence. Les de mort et de vie, d’un mode d’existence choisi ou du soin porté à l’autre, traversent cette initiatique. La puissance et le courage du féminin construisent un point central de l’œuvre de Hayao Miyazaki.